La jolivave, une jolie liane

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	Extr&eacute;mit&eacute; de feuilles de jolivave (Flagellaria indica, Flagellariaceae) sur le Piton de Montvert</p>
Portrait d’une liane indigène peu connue poussant dans les quelques restes des forêts des Bas de l’Ile de la Réunion…

Depuis l’ouverture de ce blog, ce sont surtout les oiseaux de la Réunion qui ont été présentés. Pourtant si les espèces d’oiseaux à la Réunion se compte en dizaines ; pour les plantes, c’est en milliers ! Et autant de photos à faire ! 🙂

Alors commençons par une plante peu connue : la jolivave ou jolilave, qui est une liane indigène à la Réunion et plutôt rare, surtout parce que son habitat est devenu rare.

Une rescapée de la végétation indigène des Bas

A la Réunion, on trouve cette liane presque uniquement dans les Bas de l’ouest de la Réunion, approximativement entre St-Joseph et St-Denis, dans un biotope que l’on appelle forêt semi-sèche.

Ce milieu naturel a été détruit à 99% pour urbanisation ou culture. Et malheureusement les quelques pitons ou ravines non cultivés sont envahis de plantes exotiques qui ne laissent presque plus aucune place à la végétation indigène originelle.

Sauf si l’homme intervient pour lutter contre les espèces envahissantes, ce qui est le cas par exemple au Piton de Montvert où une association, l’OMDAR avec à sa tête le dynamique et consciencieux Patrick Métro, gère cet Espace Naturel Sensible pour Conseil Général de la Réunion, voir lien en bas de page.

Sur cet élégant piton de la commune de St-Pierre, après une montée courte mais raide, la végétation indigène est encore bien conservée sur le sommet et on peut y trouver cette liane.

Une liane atypique…

Avec de faux airs de bambou tordu, la jolivave est bien une liane, c’est à dire qu’elle dépasse la strate herbacée mais n’a pas de support ligneux (tronc) pouvant lui permettre de se tenir élevée. Mais elle présente deux grandes différences avec la plupart des autres lianes.

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	Rameau de jolivave (Flagellaria indica, Flagellariaceae) en fleurs sur le Piton de Montvert</p>

D’abord, le plus souvent, elle ne s’enroule pas autour de troncs d’arbres mais forme plutôt des buissons. La plupart de ses rameaux souples s’entremêlent et seuls quelque-uns vont s’élever en s’appuyant sur les arbres voisins.

Ensuite, les vrilles qui lui permettent de se fixer sur un support ne sont pas sur les rameaux mais à l’extrémité des feuilles !

Et quand deux feuilles de rameaux voisins se rencontrent, selon le vieux proverbe « Qui se ressemblent s’assemblent », elles emmêlent délicatement leurs extrémités… que j’aime beaucoup photographier puisque mis en deux fois dans ma carte de vœux annuelle !

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	Inflorescence de jolivave (Flagellaria indica, Flagellariaceae) sur le Piton de Montvert</p>

La floraison se fait en été mais n’est pas fréquente et plutôt brève. Aux petites fleurs blanches succèdent de petits fruits ronds verts puis sombres à maturité.

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	Infrutescence de jolivave (Flagellaria indica, Flagellariaceae) sur le Piton de Montvert</p>

…avec des individus parfois très différents

Si elle est plus facile à voir dans la végétation basse et peu dense de la forêt semi-sèche, la jolivave peut avoir des formes très différentes, en particulier dans les restes des forêts humides des Bas du nord-est où certains individus ont des tiges de plusieurs centimètres de diamètre et s’élèvent à plusieurs mètres de haut dans la frondaison, nous empêchant de voir les fleurs…

Jolivave ou jolilave ?

On trouve ces deux écritures, plus des variantes, dans la Flore des Mascareignes ou sur la fiche du Conservatoire Botanique Mascarin.

Quant à l’étymologie, mystère… Beaucoup de plantes ont un nom vernaculaire créole venant de la langue malgache. Pourtant, cela ne semble pas le cas ici car quelques recherches sur internet donnent comme noms malgaches « vahipiky », « vahimpika », « vahimainty », « vike » ou encore « vahizo ».

Une indigène mais pas endémique

La jolivave a pour nom scientifique Flagellaria indica. Le genre Flagellaria est unique dans la famille des Flagellariacée. Au moins, sa classification est simple : une famille avec un seul genre et quatre espèces dans le monde dont une seule est présente à la Réunion.

Le mot Flagellaria a été construit sur le nom latin flagellum qui désigne le fouet. Ce serait dommage de détruire cette jolie plante pour un tel usage !

On la trouve dans les forêts tropicales de l’Afrique à l’Australie en passant par l’Asie. Elle n’ont donc pas endémique mais bien indigène à la Réunion où on peut l’admirer sans s’lasser ! 😉

Liens

2 commentaires :

  1. Des vrilles peu communes rendent cette jolivave un brin touchant 🙂 
    Très belles photos et merci de partager!

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