Les pétrels de Barau (Pterodroma baraui) sont des oiseaux marins. Et comme tous les oiseaux marins, ils passent l’essentiel de leur vie en mer, à voler, pêcher et se reproduire… Ah non, pondre un œuf en mer et le couver, ce n’est pas possible ! 😉
Pour se reproduire, ces oiseaux reviennent en fin d’hiver austral sur leur terre natale qui est uniquement l’île de la Réunion, dont ils sont donc endémiques.
Un autre pétrel endémique niche à la Réunion : le pétrel noir, encore plus rare et décrit dans l’article Mystérieux pétrel noir de Bourbon…
Pour les pétrels de Barau, dans les plus hauts sommets de l’île, au Piton des Neiges et au Grand Bénare, dans des terriers en colonies, la saison de reproduction dure quelques mois au cours desquels les adultes se relaient et alternent pêche et couvaison puis nourrissage avant d’abandonner le (gros) poussin qui finit par s’élancer vers la mer.
Mais ce mode de vie parfaitement réglé n’a pas prévu une évolution due à l’Homme : le jeune pétrel s’envole de nuit et est très souvent attiré par les éclairages nocturnes, forts nombreux tout autour de la Réunion. Et une fois à terre, l’oiseau qui a su décoller d’une falaise verticale, ne sait pas redécoller du sol ! Il est alors condamné à l’agonie ou à finir sous les crocs de chiens errants.
En quelques années, cette espèce pourrait disparaitre complétement de la Terre. Heureusement, la Société d’Études Ornithologiques de la Réunion (SEOR), une association d’abord constituée de quelques scientifiques et bénévoles, puis de dynamiques salariés, a su organiser un extraordinaire réseau de sauvetage.
Ainsi au moment de l’envol des jeunes, en avril, chaque jour, ce sont des dizaines de pétrels, trouvés par autant de personnes, qui sont récupérés, contrôlés, soignés s’il le faut, bagués puis relâchés.
Le (second) envol est souvent hésitant !
Et il arrive que les jeunes pétrels se laissent entrainer par le vent et retombent un peu trop vite sur terre, mais la plupart s’éloigne du rivage. Ils reviendront à leur tour quelques années plus tard sur leur île natale survoler les Réunionnais qui espèrent pouvoir encore longtemps contempler leurs « Taillevents » !
Et vous aussi, dites, avec la SEOR : S’impliquer dans nos actions 🙂
Un grand bravo à toute la Réunion qui joue ce jeu de la protection avec efficacité et fierté, un grand merci à tous les « Séoriens » pour ce formidable travail avec une mention spéciale à l’équipe du sud pour sa gentillesse et sa disponibilité avec le photographe ! Une fois de plus, les plus belles histoires naturelles sont avant tout de belles histoires humaines ! 🙂
Les conseils si vous avez trouvé un oiseau.
Des renseignements sur :
- le site de la SEOR https://www.seor.fr/oiseau-6-petrel-de-barau.html,
- Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Pétrel_de_Barau,
- Pressecologie à l’île de la Réunion
- et la thèse de Patrick Pinet « Biologie, écologie et conservation dʼun oiseau marin endémique de la Réunion : le Pétrel de Barau » (pas en ligne).
Et d’autres photos sur ma galerie : https://photos.laneb.re/index.php?/category/8.
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