Un puffin de Baillon dans l’Étang du Gol

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	Puffin de Baillon (Puffinus bailloni) nageant sur la ravine Maniron</p>
ou l’histoire rare d’un oiseau marin qui nage, plonge et se nourrit dans un étang comme un canard !

De l’aigrette au puffin

Ayant cherché en vain l’aigrette dimorphe (voir article Une aigrette à l’Étang du Gol !) pendant quelques heures, avec la température qui montait, je me suis reposé un instant sur le curieux kiosque planté en face de l’embouchure de l’Étang du Gol.

Pas d’aigrette à l’horizon mais un canard… Un canard noir et blanc pour être précis. Un canard !?
Un coup de jumelles, ce canard ressemble beaucoup à… un puffin de Baillon !

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	Puffin de Baillon (Puffinus bailloni) nageant sur la ravine Maniron</p>

L’oiseau est loin. De plus il s’éloigne… Je prends quand même quelques photos dont je sais qu’elle ne seront pas de grande qualité… mais ce que j’observe me semble pour le moins curieux.

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	Puffin de Baillon (Puffinus bailloni) nageant sur la ravine Maniron</p>

Un pétrel ? non, un puffin !

Plus petit, et moins célèbre, que son cousin le pétrel de Barau, le puffin de Baillon, parfois appelé puffin tropical, est un oiseau marin de la même famille des procellaridés.

Le puffin de Baillon était autrefois considéré comme une sous-espèce du puffin d’Audubon, Puffinus lherminieri bailloni. Mais les études génétiques suggèrent que les individus de l’Océan Indien forment une espèce distincte : Puffinus bailloni.

Le cycle du puffin de Baillon est comparable à celui des pétrels : vivre sa vie en mer et ne revenir sur terre que pour pondre un œuf – ce qui parait effectivement plus sûr que le pondre sur l’eau !

Ainsi, chaque été, de jeunes puffins de Baillon s’envolent de petites colonies disséminées dans les ravines de la Réunion.

Dans la famille des Procellaridés

Au total, la famille des procellaridés comprend 4 oiseaux nicheurs à la Réunion

  • le pétrel de Barau, endémique de la Réunion, menacé mais dont la biologie est maintenant bien connue et la conservation assurée par le programme Life+pétrels, voir Sauvons les (jeunes) pétrels !
  • le pétrel noir de Bourbon, endémique très rare et menacé dans la conservation commence réellement depuis la découverte de nids il y a deux ans
  • le puffin de Baillon
    Si les deux pétrels sont endémiques de la Réunion, le puffin de Baillon est un oiseau indigène que l’on trouve dans l’Océan Indien et dans l’Océan Pacifique.
  • le puffin du Pacifique, indigène qui niche à la Réunion sur les falaises littorales sud

Tous ces oiseaux marins sont menacés lors de leur phase de reproduction, d’abord à cause de la pollution lumineuse qui attirent bien trop souvent ces oiseaux au sol d’où ils ne pourront redécoller, mais aussi à cause des rats, chats et chiens errants.

Il faut souligner l’immense travail réalisé depuis plus de 20 ans par la SEOR, ses salariés et un formidable réseau de bénévoles qui, s’appuyant sur des recherches scientifiques constamment renouvelées, permet de pallier aux menaces qui sinon conduiraient à la disparition rapide de ces espèces.

Le puffin de l’étang

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	Puffin de Baillon (Puffinus bailloni) nageant sur la ravine Maniron</p>

Se déplaçant en nageant comme un canard, le puffin plonge parfois quelques secondes et ressort visiblement après avec quelque chose dans le bec, peut-être l’un de ces innombrables coquillages qui vivent dans l’Étang.

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	Puffin de Baillon (Puffinus bailloni) nageant sur la ravine Maniron</p>

Un héron strié le survole avec visiblement une certaine curiosité. Même curiosité chez les poules d’eau dont il se rapproche.

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	H&eacute;ron stri&eacute; (Butorides striatus) juv&eacute;nile survolant un Puffin de Baillon (Puffinus bailloni) nageant sur la ravine Maniron</p>
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	Puffin de Baillon (Puffinus bailloni) nageant pr&egrave;s des Poules d&#39;eau (Gallinula chloropus) sur la ravine Maniron</p>

Trop lointaine, mon observation s’arrête là et je ne l’ai pas revu les jours suivants.

Il reste alors plein de questions… Était-ce un jeune ? Combien de temps est-il resté sur l’étang ? en est-il reparti en bonne santé ?
Et surtout ce comportement est-il courant ? Ayant interrogé quelques ornithologues chevronnés, aucun n’a eu connaissance d’une telle observation… ce qui prouve une fois de plus que dans la nature, il y a toujours quelque chose à voir !

Alors sortez, observez et éventuellement contribuez avec vos données au site participatif faune-reunion.fr !

Et bien sûr adhérez à la SEOR ! 😉

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